Les alpagas, élevés au Québec depuis maintenant plus de 25 demeurent relativement peu connus du grand public. Nous sommes environ une centaine d’éleveurs dans la province à nous dévouer à cet animal! Vous souhaitez en savoir plus sur cet animal? Voici quelques informations pour vous!

SON NOM : ALPAGA OU ALPACA?

Ne vous méprenez pas : en français on dit bien Alpaga, avec un ‘’G’’
Bien qu’on entende souvent le terme Alpaca, celui-ci correspond au nom anglais ou espagnol de l’animal. Tous ces mots viennent de “alpakka” terme de la langue quechua du Pérou utilisé pour désigner l’animal, mais qui signifie aussi “gardien”.

SON ORIGINE Et SON ÉLEVAGE

L’alpaga est issu, tout comme son cousin, le Lama, de l’hybridation par l’homme de deux camélidés sauvages des Andes : la vigogne et le guanaco. Ce sont les peuples autochtones de ces territoires et plus particulièrement du Pérou, du nord de la Bolivie, de l’Équateur et au nord du Chili, qui ont ainsi développé et domestiqué, il y a plus de 6000 ans, ces deux espèces : le Lama pour le transport de charge, l’alpaga pour la fibre.

Encore aujourd’hui c’est au Pérou qu’on retrouve les plus nombreux élevages d’alpagas et il s’agit de l’un des animaux emblématiques du pays. L’espèce a été importée en Amérique du Nord dans les années 80-90, après que l’effondrement de l’économie péruvienne ait rendu difficile l’élevage de ces animaux par les agriculteurs. On en compte approximativement 2000 au Québec répartis dans divers petits élevages. L’alpaga est très bien adapté pour faire face à l’hiver et ses froides températures avec sa chaude toison. Cela en fait un animal idéal pour l’élevage au Canada, où les hivers peuvent être très froids. Leur fourrure épaisse les protège des éléments tout en offrant une isolation suffisante pour qu’ils ne surchauffent pas non plus à l’intérieur ! Il n’a pas besoin d’un abri chauffé mais il faut tout de même le protéger du vent

LE COMPORTEMENT DE L’ALPAGA

Les alpagas sont des animaux sociaux et vivent dans des troupeaux hiérarchisés se composant de femelles apparentées (appelées harem), de leurs petits et d’un mâle alpha territorial, appelé macho.

Les alpagas émettent une variété de sons différents en fonction de la situation. Ces sons comprennent le bourdonnement, le grognement, le sifflement, le crachat et le ronronnement. Par exemple pour avertir le troupeau de la présence d’un danger ils émettent des inspirations aiguës et bruyantes qui s’entendent de très loin.
Leur ouïe est également très fine, ce qui leur permet de détecter rapidement un danger.

LA REPRODUCTION DE L’ALPAGA

Les alpagas donnent naissance à un seul bébé par an, le cria, suivant une période de gestation moyenne de 345-350 jours. La naissance produit généralement pendant la période de mai à août, lorsque les températures sont plus douces.
Le cria, qui peut se tenir debout dès sa naissance et pèse entre 6 et 9 kg (15 et 20 lbs). Il peut être sevré à 5 ou 6 mois . Il atteint environ 45 kg (100 lbs) dès l’âge d’un an.

L’ALIMENTATION DE L’ALPAGA

L’alpaga est un animal herbivore. Issu d’un milieu aride où la végétation relativement pauvre , son système digestif est adapté pour combler ses besoins nutritionnels à partir d’aliments à fortement fibreux.
Si on le voit si souvent mastiquer c’est qu’il s’agit d’un pseudo-ruminant : son estomac est séparé en trois compartiments distincts mais sans rumen, contrairement aux bovins. Ainsi le le bol alimentaire remonte de l’estomac à la bouche pour être mâché de nouveau et faciliter le processus de digestion.
Puisque la mâchoire supérieure de l’alpaga est dépourvue d’incisives, sa large gencive supérieure est plutôt utilisée comme mortier pour broyer les végétaux.

FIBRE D’ALPAGA

Les caractéristiques particulières de la fibre d’alpaga en fait un produit haut de gamme et recherché et ce depuis fort longtemps! En fait, elle est si précieuse qu’à l’époque des anciens Incas, elle était même considérée comme un signe de richesse, et seules les classes supérieures étaient autorisées à posséder des alpagas, la toison étant souvent réservée à la royauté !
Pourquoi cette renommée?
Avec ses fibres fines (environ 22 microns), ses longs poils (4-6 pouces) et sa forme ondulée (semblable à une vague), la fibre d’alpaga est l’une des plus fines disponibles sur le marché aujourd’hui. Elle est plus durable que la laine, plus douce que le cachemire et plus chaude que le duvet d’oie, mais pas aussi glissante que la soie. La fibre d’alpaga ne contient pas de lanoline et est moins susceptible d’irriter la peau ou de provoquer une réaction allergique Elle est donc appréciée des personnes allergiques à la laine de mouton.
Les fibres sont naturellement hydrofuges et se déclinent en une variété de teintes naturelles , du blanc au noir en passant par une diversité de nuances de beiges-brun et gris. Selon certaines classifications, on dénombre plus de 50 teintes différentes!
La fibre d’alpaga est également extrêmement écologique, car elle constitue une alternative naturelle aux fibres synthétiques (comme le polyester), et les alpagas produisent quatre fois moins de gaz à effet de serre que le bétail.

Les alpagas produisent environ trois fois plus de fibres par animal que les moutons. Les animaux sont généralement tondus une fois par an, au printemps. Le rendement moyen par animal varie entre 1,5 kg et 3 kg de fibres nettoyées.

LES DIFFÉRENTES ESPÈCES D’ALPAGAS

Deux espèces sont élevées aujourd’hui : l’alpaga Huacaya ou péruvien et l’alpaga Suri.
L’alpaga suri a une toison qui pousse parallèlement au corps, comme des dreadlocks .
Le huacaya a une toison qui est douce et ondulée et plus dense que celle du suri
Les alpagas huacaya sont plus communs et généralement considérés comme plus attrayants car leur fibre est plus duveteuse. Il s’agit de la principale espèce élevée au Québec.

LA DIFFÉRENCE ENTRE LES ALPAGAS ET LES LAMAS

Les alpagas font partie de la famille des camélidés, laquelle comprend également le lama, la vigogne, le guanaco, le chameau et le dromadaire. Le lama ainsi que l’alpaga sont deux proches cousins issu de la domestication. Toutefois plusieurs éléments permettent de facilement distinguer les deux espèces :
Plus court sur patte que son cousin le lama, l’alpaga mesure environ 5 pieds pour une hauteur d’environ 91 centimètres (36 pouces) à l’épaule tandis que le lama le dépasse de plus d’un pied!
Les alpagas sont aussi moins costauds que les lamas – ils pèsent moins de 100 kilos (220 lbs) en moyenne, alors que les lamas atteignent facilement le double, soit entre 110 et 200 kilos (240 – 440 lbs) .
La fibre de l’alpaga est plus fine que celle du lama, plus rêche .
L’alpaga ne mue pas contrairement au Lama dont une partie des poils se renouvelle avec les saisons.
La tête, le cou et les pattes de l’alpaga sont plus velues,
Un truc facile pour les différencier ? Regarder leurs oreilles ! L’alpaga a les oreilles droites et pointues, comme celles d’un chat. Le lama a les oreilles courbées, en forme de demi-lune ou de banane !
Le lama est plus indépendant que son cousin l’alpaga. Il s’accommode mieux de la solitude que l’alplaga qui doit vivre en troupeau.

L’ALPAGA, UN ANIMAL À DÉCOUVRIR

Bien que les alpagas soient récemment devenu plus populaire au Québec, en tant que producteur de fibres, l’industrie de l’alpaga en est encore à ses débuts.
Pour mieux connaître, comprendre et apprécier l’alpaga, il est utile d’avoir un certain contact avec lui.
À la ferme Fibres & compagnie, nous vous offrons des visites guidées pour un contact privilégié avec cet animal adorable. Offrez-vous ce plaisir!